Maintenant que le rideau est tombé sur LÉZARD PREMIER

les culs des vaches sont en berne

et les médias nous abreuvent d’éloges, citant presque toutes les belles choses qu’il faut lui attribuer.

Et on a pu voir à la télé une  foule immense (plus de 67 millions de participants selon les organisateurs) faire la queue pour entrer aux Invalides où ils allaient pouvoir voir le drapeau recouvrant la caisse dans laquelle sa dépouille a été déposée.

Personne ne peut être insensible, alors moi aussi je vais jeter ma pierre afin de compléter, sinon consolider, ce monument admirable à la mémoire des exploits de ce cher président disparu.

Alors pêle-mêle je me souviens que …

Chirac a été le premier président  –même le seul--  a être condamné par la justice française à 2 ans de prison pour détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et abus de confiance.

Comme il n’a pas été incarcéré (la peine était assortie d’un sursis) cette importante chose ne figure pas dans son CV.

A Neuilly, son chauffeur versait des espèces à une agence de voyage pour payer les vacances exotiques de son patron dans des îles paradisiaques.

Comme Balkany, Chirac ne recevait jamais d’espèces dans le cadre de ses fonctions, sauf s’il s’agissait de versements occultes et donc forcément illégaux, alors les mauvaises langues disent qu’il touchait des pots-de-vin.

Moi je dis seulement que nous pouvons nous féliciter si notre grand homme, comme Cahuzac, pouvait avoir de tels revenus à l’insu du fisc.

Les medias nous rappellent que Chirac, quand il était le maire de Paris, était un bon vivant qui n’avait pas son pareil pour engloutir de la tête de veau ou des rillettes avec moult canettes de bière.

Certes mais ils ont oublié que les rillettes de Chirac n’étaient pas celles que consomme le bon peuple, sinon comment expliquer que les frais de bouche de Chirac s’élevaient en moyenne à 4 000 francs par jour (610 €) selon le calcul de la mairie de Paris qui trouvait l’addition plus salée que les rillettes.

Les médias ont oublié cet épisode comme le fait que les factures présentées par Chirac pour ses frais de bouche devaient lui être réglées en espèces. Pourtant cela pouvait expliquer sinon effacer les accusations, certainement infondées, que je rappelle plus haut, quant à l’origine du cash.

Et puis les journalistes ont certainement eu raison de ne pas aborder d’autres exploits intéressants mais qui ne feraient pas le buzz dans cette actualité, par exemple :

En 1997 alors que la droite tenait une solide majorité (plus de 60% entre RPR et UDF), il a dissous l’Assemblée pour la remplacer par une autre qui n’avait que 43% de députés de son bord.

Ce qui a permis à LÉZARD PREMIER de s’adonner à ses vrais passions --que la presse n’a pas omis de rappeler-- puisque les destinées de la France lui échappaient enfin.

Ce qui explique peut-être pourquoi il a dit en insistant qu’il votait pour Hollande en 2012.

On se félicite aussi de sa décision de ne pas participer à la deuxième guerre d’Irak.

Mais on s’abstient de noter que sans la célèbre promesse de veto faite par la France à l’ONU, baby Bush n’aurait eu ni l’assistance logistique indispensables que lui ont fournis ses alliés, ni le prétexte ou l’excuse pour lancer sa croisade.

Comme on peut le lire dans l’excellente analyse  Rôle de la France dans la guerre d'Irak 2003  Chirac peut s’enorgueillir d’avoir réussi à donner ce coup de main magistral aux américains sans en porter la moindre responsabilité devant ses électeurs.

J’espère que ce court rectificatif que je sais loin d’être exhaustif, rendra justice à mon idole en effaçant quelques unes des lacunes du monde journalistique.

Certes Giscard et Sarkozy, qui l’ont bien connu, pourraient compléter le tableau en ajoutant quelques anecdotes.

D’autres connaissent certainement d’autres épisodes. Wait and see.

Et si les réseaux sociaux continuent de faire la tâche des journalistes on a raison de constater la perte d’influence du quatrième pouvoir.

 PS :

Cher lecteur, vous ne partagez peut-être pas mon enthousiasme et estimez donc que notre ancien président ne mérite pas autant d’éloges. Je respecte votre opinion comme je suis sûr que vous respectez la mienne.